Agriculture de la Guyane Française de 1855 à 1860

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couvre le s o l , elle s'élève suffisamment et forme un lacis serré. Elle se plaît dans un sol vaseux, riche et humide, et ne craint pas d'avoir le pied baigné par l'eau. Elle vient encore dans les terres humides, sablonneuses ou tourbeuses, mais y pousse avec moins de force. Dans les terres hautes, elle ne réussit que sur des sols neufs ou de trèsbonne qualité : sur un sol épuisé, elle végète misérablement. Comme l'herbe de Para se répand sur le sol, au lieu de s'élever, et que ses tiges s'enlacent en tous sens, elle est loin de se couper facilement comme l'herbe de Guinée. Pour la couper, l'ouvrier s'aide d'un crochet en bois, avec lequel il réunit et déprime l'herbe avant de frapper avec le sabre. Sur une terre qui serait bien unie, la faux pourrait être employée, mais il y a bien peu de terrains à la Guyane qui comportent son usage. L'herbe de Para est beaucoup plus recherchée du bétail que l'herbe de Guinée, et on peut la regarder comme la graminée qu'il préfère a toutes les autres. Elle est tendre et juteuse, surtout si elle est coupée jeune et qu'elle ait poussé dans une terre basse et fertile. Aucune herbe ne comporte de coupes plus fréquentes dans un bon sol. Elle peut se couper tous les deux mois. Sa végétation est incessante dans les terres basses, et, dans les terres hautes, elle ne se suspend que dans le fort de la sécheresse. Elle fournit donc une masse considérable de fourrage vert. On la multiplie de rejets et de boutures. Comme elle s'enracine à chaque nœud dès qu'elle touche le s o l , elle reprend promptement ; e t , répandant autour d'elle ses jeunes pousses qui s'enracinent à leur tour, elle couvre la terre en peu de temps. La où elle a été une fois plantée,


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