Compte rendu de mon mandat d'octobre 1893 à mai 1898

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—5— viens pas seulement vous le dire, mais vous le démontrer par des faits, et par les arguments découlant de ces faits. Et cela, en prenant une à une aujourd'hui toutes les principales questions qui vous ont surtout préoccupés, durant ces quatre dernières années; en les examinant à fond avec vous; en vous montrant clairement que ce n'est ni ma nullité, ni mon incurie qui les ont empêchées d'aboutir, mais uniquement la force des choses. Prenons donc maintenant ces questions, si vous le voulez bien, et examinons-les en détail. Une de celles qui vous ont le plus préoccupés, depuis quelque temps — et avec raison, je m'empresse de l'ajouter. — c'est certainement la question des libérés de la transportation. Avec raison vous vous êtes plaints, d'abord, du contact de ces hommes que vous êtes obligés de subir; ensuite de la grande liberté de circulation dont ils jouissent, de la faculté qu'ils ont de tout faire, même de porter des armes: des méfaits qu'ils peuvent commettre, et commettent quelquefois, en effet, soit en dévalisant vos propriétés, soit en volant vos embarcations, soit même en menaçant votre sécurité personnelle. Et, de ce côté, vous avez pensé que la métropole pourrait peut-être vous donner quelque satisfaction, soit en internant ces libérés sur un pénitencier, soit même en leur laissant la faculté de revenir en France. Et vous m'avez, maintes fois, chargé de porter au Ministère des Colonies vos protestations, vos doléances et vos voeux à cet égard. Eh bien, en dépit de ce que prétendent mes détracteurs, est-ce que je n'y suis pas allé? Est-ce que je n'y ai pas tout exposé comme vous me l'exposiez vous-mêmes? Est-ce que je n'ai pas cent fois réclamé contre les méfaits dont vous aviez été victimes, comme le savent bien, je suppose, ceux d'entre vous qui s'étaient adressés à moi? Que m'a-t-on répondu au Ministère? Je vais vous le dire en détail. En ce qui concerne le contact que vous êtes obligés de subir, il va sans dire que, comme il n'en coûtait rien, on l'a déploré à l'égal de vous-mêmes et de moi. Mais, en ce qui concerne la liberté de circuler partout et de tout faire laissée aux libérés, on m'a demandé de quel droit je pensais qu'on pouvait empêcher un condamné qui avait payé sa dette à la société, et qui, par conséquent, était redevenu libre, de circuler où il voulait, de faire


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