Compte rendu de mon mandat d'octobre 1893 à mai 1898

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_—4 — violemment dans certaines localités de la colonie, contre la suppression de vos communes rurales qui venait d'être décrétée par le gouvernement métropolitain, ne fut-ce pas encore une force des choses, c'est-à-dire la loi, qui vint vous arrêter net dans cette entreprise et empêcher votre protestation de suivre ce cours ?.... Et pourtant, qu'y avait-il de plus juste en principe que cette défense que vous preniez d'un de vos plus incontestables droits d'hommes et de citoyens? Par ces deux exemples vous voyez donc bien, citoyens, que ce qui arrive, chaque jour, pour de simples particuliers, arrive tout aussi bien pour des populations entières comme les colonies, et même pour les plus grands États. Or, s'il en est réellement ainsi — et ce n'est pas seulement moi qui vous l'affirme, mais des faits mêmes qui vous le démontrent. — s'il est vrai que, malgré toute intelligence, toute activité, toute bonne volonté humaine, la force des choses peut, à tout instant, tout entraver, pourquoi donc, lorsque mes détracteurs vous parlent de nos constants insuccès, dans nos revendications à la métropole, négligent-ils constamment d'attirer votre attention sur ce fait, que cette force des choses est encore le plus souvent, la seule cause de ces insuccès ? Pourquoi ne parlent-ils jamais de cela? Pourquoi ne s'en prennent-ils jamais qu'à moi seul, et n'attribuent-ils jamais ces insuccès qu'à mon insuffisance et qu'à ma prétendue négligence? Ah! ils ne le savent que trop bien, pourquoi, citoyens. Et vous aussi, permettez-moi de le dire, vous devriez le savoir également enfin ; car, vous me rendrez cette justice que ce n'aura pas été ici la première fois que je vous l'aurai dit et clairement démontré. Pourquoi ? C'est que, pour eux, encore une fois, il ne s'agit jamais ni de vous faire connaître la réalité des choses, ni d'être équitable pour personne — encore moins pour moi que pour tout autre. — mais seulement de toujours chercher ce qui peut être le plus favorable à leurs intérêts, dont un des premiers et le plus immédiat serait de vous décider à vous débarrasser de moi comme député, de telle sorte que toute la politique de notre pays se concentrât enfin en leurs seules mains, ce qui leur permettrait dorénavant de tout diriger à leur avantage, diamétralement opposé au vôtre. Eh bien, citoyens, ce qu'ils ne vous disent pas. je viens enfin, moi, vous le dire; et, cette fois, d'une façon absolument complète. — Je ne


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