Compte rendu de mon mandat d'octobre 1893 à mai 1898

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— 56 — constamment échoué, par l'unique raison que la France ne saurait sacrifier son intérêt à celui de la Guyane? Je défie qu'on le puisse nier. En ce qui concerne les subventions aux communes, est-il vrai que le vote du Conseil général avait été absolument illégal, et que, par conséquent, le gouvernement avait eu absolument le droit et le devoir de l'annuler? Je défie qu'on puisse prouver Je contraire. En ce qui concerne le territoire contesté, est-il vrai qu'il n'est nu pouvoir de personne au monde d'exercer une pression quelconque, dans une question internationale, dont la solution immédiate ne dépend môme pas absolument parfois des États en conflit? Je défie de prouver le contraire. Quant à la situation économique genérale de la Guyane, est-il vrai que le Conseil général dispose seul de la faculté et des moyens de la modifier et de l'améliorer? — Je défie encore qu'on puisse le nier. Or, si tous ces faits sont rigoureusement exacts, comment se pourrait-il que les conséquences qui en découlent logiquement et tout naturellement ne le soient pas également? Pour la transportation, comment se pourrait-il que ce ne soit pas le Conseil général qui soit coupable de n'en pas poursuivre l'utilisation à notre profit, par les moyens que je vous ai indiqués, plutôt que moi qui ne saurais décider la France à sacrifier son intérêt à celui de la Guyane, d'une façon quelconque ? Pour la question des subventions, comment se pourrait-il que ce ne soit pas le Conseil général qui soit responsable de ne les avoir pas augmentées par les voies légales, et d'avoir, au contraire, provoqué le décret du mois d'octobre, par sa résistance à la légalité et à toute autorité, plutôt que moi qui ne suis intervenu dans cette question que d'une façon absolument restreinte, et sans y avoir été obligé autrement que par ma sollicitude pour les communes, puisque je n'ai même pas le droit de m'occuper de vos questions financières locales, ainsi que je vous le démontrerai dans un instant? Pour la question du territoire contesté, comment se pourrait-il que ce ne soit pas votre Conseil général qui soit coupable de n'avoir pas su ou voulu tirer parti pour le pays de l'heureuse situation créée par ce territoire à votre budget, plutôt que moi qui ne pouvais rien à la question internationale, alors même que je l'eusse voulu, et qui, encore une fois, n'ai aucunement la disposition de votre budget. Pour la situation économique de la Guyane enfin, comment se pour-


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