Compte rendu de mon mandat d'octobre 1893 à mai 1898

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— 54 — depuis dix-huit ans, non seulement par mes adversaires politiques en général, mais encore par votre représentation administrative locale ellemême, et sans qu'elle se fût jamais souciée d'ailleurs d'avoir aucun rapport avec moi, je ne m'étais jusqu'à présent jamais donné la peine de répondre, du moins publiquement. Pourquoi? Parce que ces attaques ne s'étant guère adressées, jusqu'à ces derniers temps, qu'à ma personnalité seule, et qu'à mes seules facultés personnelles, je n'avais vraiment pas à défendre cette personnalité et ces facultés, qui ne sont, après tout, que celles que la nature a bien voulu m'accorder, et qu'une inépuisable sollicitude, à laquelle j'ai probablement mal répondu, n'a pas réussi à modifier et à améliorer. Mais aujourd'hui que, croyant pouvoir toujours profiter de mon long dédain, et arriver enfin à vous persuader de ma seule culpabilité, dans la direction de vos affaires publiques, l'on en est venu à essayer de faire pénétrer, par tous les moyens, dans votre esprit, la confusion de tous les rôles, et, par suite, de toutes les responsabilités, afin de s'emparer définitivement de vous, de faire de vous ce que l'on voudrait, c'est-à-dire de dociles instruments d'une politique uniquement dirigée contre vousmêmes — et cela, pour la seule satisfaction de quelques ambitions et de quelques cupidités, — l'heure m'a paru venue de parler enfin à mon tour; de tout vous expliquer enfin, moi aussi ; de bien définir et de bien limiter à vos yeux le rôle de chacune de vos représentations électives; de bien vous faire voir, en pleine lumière, par conséquent, les véritables responsabilités de chacune de ces représentations. Pour le faire, j'ai pris, une à une, toutes les principales questions qui vous ont préoccupés depuis quatre ans. Je les ai examinées en détail avec vous. J'ai essayé de vous montrer quelle part y avait prise chacune de vos deux principales représentations, Conseil général et députation. Est-ce ma faute, si, dans l'examen de ces diverses questions, il est ressorti du seul exposé des faits, une plus grande somme de responsabilité pour votre Conseil général que pour moi? Dira-t-on que j'ai travesti ces faits, et que je les ai accommodés aux besoins de ma défense? Niera-t-on, par conséquent, les conséquences que j'ai cru pouvoir en tirer? Reprenons-les donc, une dernière fois, en résumé, citoyens. Et voyons si j'ai rien travesti. En ce qui concerne la transportation. est-il vrai que toutes les démarches faites auprès de la métropole, même en dehors de moi, aient toujours


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