Compte rendu de mon mandat d'octobre 1893 à mai 1898

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— 43 — gandage de jusqu'à présent, ou l'ordre que l'on aurait tant voulu y substituer, dès le premier jour et par tous les moyens? Je ne l'ai pas su, et je ne le sais pas encore. Mais, pour moi, et puisque la France et le Brésil ne paraissaient pas très pressés eux-mêmes de substituer cet ordre à ce brigandage, j'ai cru devoir, jusqu'à présent, préférer le brigandage pour vous. Ce sera à vous de dire si j'ai bien ou mal fait. Pourquoi donc alors, encore une fois, allais-je aux informations? D'abord, afin de pouvoir répondre à ceux d'entre vous qui — pour une raison ou une autre, je n'avais pas à m'en inquiéter me demandaient des renseignements. Ensuite, parce que, quelle que pût être mon opinion personnelle sur la question, il n'était que de mon devoir strict, et envers vous et envers moi-même, permettez-moi de le dire, de ne pas m'en désintéresser d'une façon absolue. Maintenant, prétendra-t-on que la solution de la question aurait du moins l'avantage d'améliorer la situation financière de notre pays, en ramenant à son budget certaines ressources qui lui échappent depuis quelque temps, par le fait du status actuel, comme, par exemple, une certaine somme de droits de port et de douanes? Soit! Et je veux bien convenir, pour un instant, que ceci peut être une considération. Mais, outre que, comme je vous l'ai fait voir, et comme il est, d'ailleurs, aisé de le comprendre, il n'est au pouvoir de personne de hâter cette solution ; outre que, au cas où le territoire contesté serait attribué au Brésil, ce ne serait pas à notre pays que reviendraient les ressources dont il s'agit; qu'auriez-vous même à attendre de l'amélioration financière qui se produirait pour la Guyane, au cas où le territoire contesté serait attribué à la France, à la façon dont vos affaires locales sont gérées en ce moment? En effet, même dans la situation actuelle du territoire contesté, il me semble qu'il a été déjà, et est encore, pour votre budget la source d'assez belles augmentations de recettes. C'est grâce à lui, en effet, que votre Caisse de réserve a pu, paraît-il, atteindre le chiffre auquel elle est arrivée aujourd'hui. Or, de toutes ces belles augmentations de recettes, qu'avez-vous vu jusqu'à présent, citoyens? Qu'en a vu la colonie pour son développement et ses progrès généraux ? Qu'en ont vu les malheureuses communes, même pour leurs nécessités les plus urgentes?


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