Compte rendu de mon mandat d'octobre 1893 à mai 1898

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— 23 — De là, grande déception et grande fureur, vous devez le penser, citoyens. « En effet, quoi!... Tout allait donc ainsi rater, dès le premier moment! Dès le premier moment, il allait falloir donc laisser voir aux communes, ou que leurs conseillers généraux n'étaient que des ignorants qui ne connaissaient même pas leurs règlements financiers, ou que. s'ils les connaissaient, ils n'avaient voulu, en réalité, rien faire de sérieux! Il allait falloir surtout renoncer à toute espérance de pouvoir attaquer et incriminer Franconie sur aucun terrain!... Cela n'était pas possible. Il fallait aviser. Il fallait persister quand même. » C'est alors, citoyens, que vous avez vu naître toute cette persistance dans la question, depuis la protestation enflammée au ministre jusqu'à la bruyante démission collective de votre Conseil général, au mois de juillet dernier. Car, ne vous y trompez pas, citoyens, cette démission collective, elle-même a eu beau n'avoir été donnée qu'à l'occasion du refus par le gouvernement de laisser venir en France, aux frais de la colonie, un délégué du Conseil général, ce refus n'en avait été que l'occasion et le prétexte. Le véritable motif, au fond, en était toujours la question des subventions aux communes, comme il n'est que trop facile de le découvrir entre les lignes mêmes de l'appel que les conseillers généraux vous adressèrent alors, à vous, leurs électeurs. Et pourquoi toute cette persistance ? C'est qu'il ne fallait pas, je vous le répète, que vos yeux fussent ainsi, du premier coup, ouverts à la lumière. C'est qu'il fallait, malgré tout, continuer à vous laisser croire qu'on avait voulu faire quelque chose de sérieux; que c'était l'Administration qui avait tort; et que c'était le Conseil général qui avait le bon droit pour lui et pour vous. C'est surtout qu'il ne fallait pas manquer ainsi le seul but que l'on poursuivait: pouvoir attaquer Franconie, à un moment donné. De là, et de là seul, la protestation au ministre. Car qui pourrait admettre qu'il y avait aucune autre raison d'insister, alors que l'Administration locale n'avait opposé à la délibération du Conseil général qu'une chose en face de laquelle il ne saurait jamais y avoir lieu à aucune insistance, c'est-à-dire la loi ? De là encore les protestations — d'ailleurs sans justifications — contenues dans la correspondance du président du Conseil général avec moi, même après que le ministre avait, à son tour, confirmé la décision de l'Administration locale. Car qui pourrait admettre qu'il y avait encore


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