Compte rendu de mon mandat d'octobre 1893 à mai 1898

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— 21 — ici qu'il ne saurait suffire de vous avoir montré que, s'il avait dû y avoir un reproche à adresser à quelqu'un, c'eût dû être beaucoup moins à moi qu'à vos conseillers généraux eux-mêmes, qui vous avaient flatté d'irréalisables espérances. Il faut maintenant aller jusqu'au bout. Il faut pénétrer jusqu'au fond même des choses avec vous, et vous faire voir clairement enfin ce qu'il y avait eu, en réalité, au fond de toute cette question d'augmentation des subventions aux communes. Ce qu'il y avait eu, en réalité, au fond de toute cette question, ce n'avait été absolument que ce que je vous disais plus haut, avoir flairé dès le premier moment, et que la suite des événements ne devait que trop rapidement me dévoiler ensuite, de la façon la plus claire et la plus précise. Ce qu'il y avait r u . en réalité, au fond de cette question, ce n'avait été aucunement un invraisemblable retour de tendresse pour les communes chez des personnes qui, il y a quelques années à peine, en avaient demandé et obtenu la suppression complète, mais simplement et uniquement une manœuvre électorale, habilement conçue et préparée de longue main contre moi, en vue des élections auxquelles vous allez procéder: rien de plus, rien de moins; et c'est ce que vous allez maintetenant comprendre en quelques mots. Assurément, citoyens, personne d'entre vous n'ignore, à la Guyane, je suppose, que, si depuis vingt ans, vous ne cessez de toujours me reprendre pour votre député, mes adversaires, depuis vingt an.? aussi, ne cessent de chercher constamment tous les moyens de me faire abandonner par vous. Et personne n'ignore non plus que si jusqu'à présent ils n'y ont pas réussi, cela ne tient qu'à une cause : c'est qu'ils n'ont jamais pu arriver à détacher de moi particulièrement les communes rurales de la colonie, qui, seules, à chaque élection, m'assurent la majorité des suffrages. Eh bien, citoyens, ce n'avait été uniquement que comme moyen d'arriver à détacher enfin de moi ces communes rurales que mes adversaires avaient imaginé d'attribuer aux communes — sans spécifier quelles c o m m u n e s , bien entendu, pour ne pas éveiller les soupçons — une énorme subvention d'un seul coup, une subvention quatre fois plus forte que celle qu'elles reçoivent ordinairement. Et, il faut bien en convenir, ce moyen avait été, vraiment, supérieurement imaginé, car — vous allez le comprendre — il devait réussir dans tous les cas, et quoi qui put survenir.

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