Compte rendu de mon mandat d'octobre 1893 à mai 1898

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— 20 — de travaux d'utilité publique (uniquement pour le chef-lieu de la colonie et ses environs, il est vrai), mais enfin à un ensemble de travaux d'utilité publique; c'est-à-dire à des besoins qui pouvaient être considérés comme extraordinaires, ce qui la faisait entrer dans le cadre des prélèvements autorisés par le décret de 1882, et permettait au gouvernement de la laisser passer, tandis qu'il n'en pouvait être de même de la partie du prélèvement affectée aux attributions aux communes, — attributions aux communes, qui, de l'aveu môme du président du Conseil général, ne sont qu'une dépense ordinaire du budget ordinaire, quel qu'en soit d'ailleurs le taux. Tout ceci expliqué, en quoi donc, encore une fois, citoyens, le président du Conseil général m'avait-il fourni, môme après coup, des arguments favorables à la délibération dudit Conseil? Dira-t-on qu'il avait fourni ces arguments antérieurement, dans la protestation même adressée au ministre, et que c'est là que j'aurais dû les prendre? Citoyens, je regrette vivement, je vous l'assure, de ne pouvoir ni transcrire, ni discuter ici en détail, comme je viens de le faire pour une simple lettre, toute la partie de la protestation qui se rattachait à la question et qui était fort longue. Mais je vous assure aussi que vous n'auriez qu'à vous la faire mettre sous les yeux pour voir immédiatement que si elle contenait, en effet, la justification d'une foule de prérogatives des Conseils généraux, il ne s'y en trouvait absolument aucune de la prétendue prérogative d'opérer des prélèvements sur les caisses de réserve pour équilibrer des budgets ordinaires. Et cela pour une bonne raison qu'indique du premier coup le simple bon sens lui-même: c'est qu'il ne saurait entrer dans les prérogatives de personne, pas même des Conseils généraux, de violer les lois, et que, par Conséquent, il ne saurait y avoir aucune justification de la prétention que l'on en voudrait avoir. Encore une fois donc, que pouvait-on avoir à me reprocher? — Rien, absolument rien. — Mais alors, pourquoi n'a-t-on pas laissé que de m'inculper quand même et malgré tout?... Ah !... c'est ici. citoyens, qu'il ne saurait suffire de vous avoir montré que, pas plus dans cette circonstance que dans aucune autre, je n'avais négligé le soin de vos affaires. C'est ici qu'il ne saurait suffire de vous avoir montré que, dans celte circonstance, ce n'avait pas été moi, mais encore une fois la force des choses qui avait tout arrêté. Ces


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