Bulletin de la Société de Géographie : 4ème trimestre 1885

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VOYAGE DANS L'ÉQUATEUR ET LE PÉROU.

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tion antérieure. On remarque aussi plusieurs cavernes avec des inscriptions. Le troisième j o u r , nous descendîmes la montagne en traversant plusieurs cours d'eau, et laissant sur la droite la quebrada de Caparoza, ainsi nommée parce qu'elle contient une riche mine de sulfate de cuivre, nous arrivâmes de bonne heure au pueblo de San-Ignacio Nuevo, situé à une demi-lieue du Chinchipe. Celui-ci, aussi large que la Seine, descend en cet endroit avec une rapidité vertigineuse à donner la chair de poule aux plus braves; malgré la distance, on entend le fracas des roches qu'il entraîne. J'eus la douleur de retrouver au pueblo mon pauvre compagnon rongé par la fièvre, paralysé des reins et complètement abandonné, car les habitants, très timides, n'osaient lui rendre visite. Seul, le curé était venu le voir quelquefois et, peut-être sans lui, M. Noetzli eût-il succombé autant à la privation de nourriture qu'aux atteintes de la fièvre. Quelques soins et de bonnes frictions le remirent heureusement sur pied en quelques jours et lui permirent d'aller achever son traitement à Chirinos, à trois jours de marche dans le sud sud-est de San-Ignacio. Pendant ce temps je revins sur mes pas pour aller explorer les montagnes de l'Ospirios. DEUXIÈME PARTIE (PÉROU.) —

DE LA FRONTIÈRE DU PÉROU A

CHACHAPOYAS.

De San-Ignacio à la Peca. — Le Marañon et ses affluents, les rivières de Zamora et de Chinchipe, dessinent un grand triangle d'environ 2 degrés carrés ayant pour sommets le Pongo de Manseriche, Loja et Jaen de Bracamoros. Une grande chaîne, qui se détache de la Cordillère de Zamora, le partage en trois bassins excessivement accidentés. Cette chaîne centrale, nommée Cordillère du Condor, se dirige d'abord vers l'est et se bifurque à peu près au


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