Etudes et mémoires

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LES

EUCALYAPTUS

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intertropicaux; ce n'est que vers l830 qu'une importation de plusieurs espèces, y compris le globulus, eut lieu en Italie, non de graines mais avec des plants vivants. Ils arrivèrent du reste à bon port, mais tous, en peu de temps — on était en hiver — périrent par la gelée sauf l'E. polyanthema. On crut.alors son acclimatement impossible et l'on en resta lit. En 1852, de nouveaux essais furent lentes, sur l'incitation de M. Ferdinand von Müller, directeur du Jardin Botanique de Melbourne, et ceux-ci donnèrent pleine satisfaction, parce qu'ils avaient été d'abord faits en Algérie . De 1854 à 1860, M. Rame! s'entendit avec le savant botaniste de Melbourne, et une introduction importante de graines se lit par les soins de ces deux hommes dévoués à la cause de la sylviculture exotique, et bientôt, les Eucalyptus se répandaient partout dans notre colonie du Nord de l'Afrique. En même temps, Thuret, dans sa belle propriété du Gap d'Antibes, devenu, grâce au legs de ce généreux donateur, un véritable jardin botanique exotique; Alphonse Karr à Saint-Raphaël et d'autres encore, parvinrent à les l'aire connaître, apprécier à leur juste valeur et à les répandre largement. Aujourd'hui, les Eucalyptus ont pris droit de cité en Algérie ou ds sont largement multipliés, mais, devons-nous le dire, leur emploi est encore d'un usage restreint: cependant nous verrions avec plaisir de vastes plantations s'en l'aire partout, principalement dans les lieux déboisés et impropres à la culture. Il en serait de même dans nos colonies du sud de l'Afrique, des Indes orientales, etc. Nous avons vu les plantations faites à Maison-Carrée, près d Alger, par M. Cordier, un des plus sérieux vulgarisateurs de ces arbres: sa collection en comptait il y a une quinzaine d'années plus de cent espèces distinctes. Nous avons eu en notre possession, pour notre part, a Tipaza près Cherchell (Algérie), une cinquantaine d'espèces qui, venues de nos semis, produisaient des graines cinq ans plus tard. Nos plantations avaient été principalement exécutées sur les talus d'une petite rivière où il n'y avait d'eau qu'en hiver et qui, devenue torrent lors de la chute des pluies en automne, se désagrégeaient rapidement sous la poussée vigoureuse des eaux. Nous parvînmes par ces plantations à empêcher cet empiétement et le petit cours d'eau resta depuis sagement dans son lit. -


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