Etudes et mémoires

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ÉTUDES ET MÉMOIRES croissent avec une extrême rapidité, mais encore assainissent dans les mêmes proportions, en absorbant les miasmes délétères des marécages et en desséchant rapidement, presque sans frais les terrains inondés, malsains et improductifs. Certaines régions de l'Espagne où la température est propice. OÙ il y a absence totale d'arbres et où, par Conséquent, les pluies sont rares, seraient rapidement transformées par l'introduction de ces arbres prodigieux et précieux. Mais hélas ! en Espagne - dans la Manche particulièrement — tout ce qui est arborescent est détruit sous prétexte que les moineaux — considérés comme des ennemis de l'agriculture—y l'ont leurs nids et s'y multiplient sans limite au grand dommage des champs de blé. Aussi les Espagnols sont-ils presque tous antisylvicoles: qu'on nous permette ce mot qui donne la note exacte. Pourtant, nous devons bien l'avouer, il y a certainement un peu de vrai dans ces « on-dit » qui sont basés sur une bêtise séculaire, car après tout les moineaux, s'ils dévastent tant soit peu les récoltes, peuvent être maintenus en une certaine limite dans leurs déprédations, soit qu'on leur lasse la chasse ou qu'on les détruise quand ils déviennent un fléau. Nous avons vu en 1876, en Algérie, autour de l'orléansville, ville de la frontière des provinces d'Alger et d'Oran, des plantations d'Eucalyptus faites vers 1865 ou 1866 avec le gommier bleu exclusivement (E. globulus). La venue de ces arbres était splendide, leur taille énorme et le tronc de nombre d'entre eux dépassait un mètre de diamètre à la base. Depuis cette époque, il nous reste à supposer qu'ils ont encore grossi et que, à présent, ce sont de véritables géants. Nous ne saurions dire, d'une façon affirmative, si ces arbres ont été néfastes à l'agriculture dans la plaine du Chélif qui, auparavant, était dénuée d'arbres, mais ce que nous avons constaté, c'est que, chacun d'eux était littéralement couvert de nids de moineaux, au point que, en secouant l'un ou l'autre, on faisait choir sur le sol, des milliers de jeunes. Ceci se passait en mai-juin, époque de la ponte de ces oiseaux. Or. les colons ne se plaignaient pas outre mesure des déprédations des moineaux, qui pourtant — dans le pays — se multipliaient à l'infini. Les aigles, les Corbeaux les geais et autres oiseaux carnivores en


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