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DÉCOUVERTE DE L'AMÉRIQUE,
écrasés par la réunion de leurs forces. Mais Almagro imposait comme première condition de l'alliance la cession de Cusco. L'Inca n'était pas d'humeur à céder sa capitale, et, les instances d'Almagro pour le faire consentir à ce sacrifice étant inutiles, le général espagno rompit les négociations ; il attaqua les Péruviens et les força de lever le siège de Cusco. Débarrassé de cet ennemi, Almagro somma les Pizarre de lui livrer la ville; ils répondirent à la sommation par an refus. Alors Almagro s'avança jusqu'aux portes de la ville et ne tarda pas à être rejoint par u n e partie des soldats de la garnison ; sa franchise, sa bonne foi, sa générosité, l'avaient rendu cher aux Espagnols, dont les Pizarre s'étaient attiré la haine par leur dureté et leur perfidie. Ce renfort mit Almagro en état de s'emparer u n e nuit, par surprise, de Cusco, et l'attaque fut dirigée avec tant de promptitude et d'adresse, qu'au m o m e n t où le général et sa troupe arrivèrent devant la maison des Pizarre, ceux-ci ignoraient encore la prise de la ville. Sommés de se rendre, ils s'enfermèrent, se barricadèrent dans leur maison, et s'y défendirent avec opiniâtreté ; mais l'épuisement de leurs forces les contraignit à subir la loi du vainqueur; faits prisonniers sans capitulation, ils furent chargés de fers. Ce fut alors qu'Alvarado parut avec sa petite armée devant la capitale ; il n'avait plus qu'une petite rivière à traverser pour s'y rendre. Qu'on juge de sa surprise lorsqu'il aperçut, sur la rive opposée, des soldats espagnols dont l'attitude était tout à fait hostile ! Comme il ignorait complètement tout ce qui s'était passé à Cusco, il ne pouvait se rendre compte de ces dispositions m e naçantes d'un ennemi portant l'uniforme espagnol ; enfin Almagro lui-même vint l'instruire de la situation