Histoire de la découverte et de la conquête de l'Amérique

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CORTEZ.

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tous les Indiens. Mais Cortez l'arrêta par u n expédient qui, non-seulement lui ramena ses anciens alliés, mais lui en donna d'autres dont le concours lui fut très-utile et la coopération décisive contre Mexico. Il fit suspendre les hostilités pendant huit jours, se retrancha solidement dans ses cantonnements, que couvraient les brigantins, et attendit l'époque fixée par les oracles mexicains pour l'anéantissement total de l'armée espagnole. Les huit jours s'écoulèrent, et, le neuvième, elle existait encore. Alors les yeux des alliés, trompés par la ruse de Guatimozin, se dessillèrent, et, revenant aux Espagnols, ils leur promirent de les aider à détruire la puissance d'un empereur qui s'était joué de leur crédulité. Alors les hostilités recommencèrent, et le général espagnol, établissant autour de la ville un étroit blocus, coupa entièrement les vivres aux habitants, qui bientôt éprouvèrent une horrible famine. La peste se déclara aussi dans la ville, où elle fit de nombreuses victimes. Avant de donner le signal d'une attaque combinée contre les derniers retranchements de Guatimozin, (Portez lui adressa encore des propositions de paix. Enfin l'empereur parut disposé à un accommodement, et une suspension d'armes de trois jours fut le résultat de ces ouvertures. Pendant cette trêve, un simple fossé séparait les Espagnols et les Mexicains ; on s'observait de part et d'autre ; seulement quelquefois un Mexicain s'avançait hors des retranchements et défiait les Espagnols, qui méprisaient ces fanfaronnades. Cependant un de ces provocateurs reçut une leçon qui parut dégoûter ses compatriotes de ces provocations insolentes. Armé de l'épée


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