Histoire de la découverte et de la conquête de l'Amérique

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CORTEZ.

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avec des cérémonies qui garantissent l'inviolabilité des serments, une amitié qui, en les réunissant, lui assure aussi le concours de deux alliés puissants. Cette réconciliation fut à la fois un acte d'humanité et de sage politique. Alors il continua sa marche vers Mexico. Partout sur son passage il entendait les plaintes des Indiens, qui accusaient le despotisme de Montézume; les gouverneurs ne demandaient pas mieux que de s'en affranchir. Parmi les caciques qui reçurent les Espagnols comme des libérateurs, le cacique de Tezeuco, une des villes les plus considérables du Mexique, témoigna à Cortez la haine la plus violente contre l'empereur. Mais que faisait-il ce souverain, signalé partout comme un tyran, alors qu'un ennemi formidable s'avançait vers sa capitale? La conduite de. Montézume annonçait l'irrésolution, symptôme de peur et de faiblesse; tantôt il expédiait à Cortez des messagers pour l'inviter à se rendre à Mexico, tantôt il lui faisait dire de s'arrêter; mais le général espagnol s'avançait toujours; il se rendit, à travers des montagnes, de Tezeuco à Chalco, et de là à Isthapalapa. En descendant des montagnes de Chalco, les Espagnols furent agréablement surpris à la vue d'un d é licieux paysage ; devant eux se développait un pays immense et pittoresque, où l'on apercevait un lac semblable à une mer, et, au milieu de ce lac, des villes et des villages qui paraissaient s'élever du sein des eaux. Parmi ces villes, il était facile de reconnaître la capitale, r e marquable par le grand nombre de ses temples. A ce spectacle, dont la magnificence excitait leur surprise et leur admiration, les Espagnols s'arrêtèrent; ils se c r o yaient transportés dans le pays des fées. Alors ils oublièrent les maux qu'ils avaient soufferts, pour ne songer


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