Histoire de la découverte et de la conquête de l'Amérique

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CHRISTOPHE COLOMB.

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l'opinion qu'il devait y avoir des terres de l'autre côté de notre globe ; ainsi le capitaine d'un navire portugais, s'étant avancé à l'ouest dans la mer Atlantique, avait recueilli une pièce de bois artistement travaillée, et qui avait été poussée par les vents d'ouest. Le beau-frère de Colomb lui avait assuré que, dans un de ses voyages, en faisant route de Madère vers l'ouest, il avait rencontré une autre pièce de bois dont le travail ressemblait à celui de la précédente ; plusieurs autres avaient été, à diverses époques, trouvées sur les côtes des îles Açores, situées dans l'océan Atlantique, entre l'Europe et l'Amérique, et qu'on appelle aussi îles des Éperviers ; de temps en temps, des arbres d'une espèce encore inconnue, poussés par les mêmes vents, avaient été jetés sur les côtes occidentales de ces îles ; enfin, les cadavres de deux hommes dont la figure ne ressemblait nullement à celle des habitants de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, avaient été découverts sur ces mêmes côtes et avaient donné lieu à des conjectures contradictoires. Mais ces renseignements, ces observations, fortifiaient la conviction du navigateur génois; quand les savants doutaient, il avait tranché la question dans le sens de son idée fixe ; toutefois il crut devoir consulter encore les hommes qui, à cette époque, jouissaient de la double autorité du savoir et de l'expérience ; celui dont les lumières et la réputation inspiraient le plus de confiance à Colomb se nommait Paul ; il était médecin à Florence. Ce savant accueillit Colomb avec bienveillance, et, après avoir écouté son raisonnement, qui lui parut trèsjudicieux, il lui fit part de ses propres observations, de ses hypothèses, qui s'accordaient avec l'opinion de 1.


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