Histoire de la découverte et de la conquête de l'Amérique

Page 264

244

DÉCOUVERTE DE L'AMÉRIQUE,

pour y fonder u n e colonie. Après avoir traversé des champs remarquables par leur fertilité et des bois trèsagréables, on arriva devant la ville de Quiabislan; située sur une hauteur, elle était environnée de rochers qui formaient autour d'elle une enceinte de remparts naturels. On n'y rencontra aucun de ses habitants, qui s'étaient tous enfuis à l'approche des Espagnols; mais, lorsqu'ils furent parvenus à la grande place de la ville, quinze Indiens parurent tout à coup. Ils sortaient d'un temple et venaient saluer les étrangers, puis leur déclarer que leur cacique et tous les habitants retourneraient immédiatement dans leurs maisons, si on leur promettait qu'il ne leur serait fait aucun mal. Cortez leur parla de manière à les rassurer complètement, et bientôt la ville se repeupla ; le cacique lui-même avait ramené les habitants que la crainte avait fait fuir. Ce cacique était venu au camp espagnol avec Cempoalla ; tous deux étaient portés sur des brancards. Ces deux chefs, dans l'entretien qu'ils eurent avec Cortez, exprimèrent, avec beaucoup de vivacité, leur aversion pour le gouvernement tyrannique de Montézume, et provoquèrent ainsi, de la part du général espagnol, de nouvelles assurances de son appui pour aider les deux chefs indiens à briser un joug qu'ils déclaraient insupportable. Cette conférence fut troublée et interrompue par l'arrivée de quelques Indiens effrayés, qui dirent quelques mots à l'oreille des deux caciques; ceux-ci, après les avoir entendus, parurent consternés, puis se levèrent et sortirent. Cortez les lit accompagner par quelques-uns de ses officiers. Peu d'instants après, on vit six officiers de Montézume, couverts de riches costumes et accompagnés d'une troupe nombreuse d'esclaves, dont quel-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.