Histoire de la découverte et de la conquête de l'Amérique

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CORTEZ.

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Les peintres ne purent se remettre entièrement du trouble que leur causa ce divertissement militaire ; ils ne peignirent que d'une main tremblante les scènes dont ils venaient d'être témoins ; quand leur tableau fut terminé, on le fit porter à Mexico, capitale de l'empire ; on y joignit quelques bagatelles d'Europe et le récit détaillé de tout ce qui avait eu lieu durant le séjour des députés mexicains au camp espagnol ; toutes ces choses étaient destinées à l'empereur. Parmi les sages règlements que les Espagnols trouvèrent établis dans ce pays, il y en avait un qui plaçait sur toutes les grandes voies de communication, depuis les provinces les plus éloignées jusqu'à la capitale, des coureurs exercés, employés exclusivement au service de l'empereur ; ils se tenaient, en tout temps, à des distances calculées avec justesse pour faire parvenir promptement au monarque la nouvelle de chaque événement arrivé dans son immense empire. Quarante-cinq lieues environ séparaient les Espagnols de la capitale. Quelques jours après le départ des deux envoyés, les coureurs impériaux transmirent à Cortez la réponse de Montézuma; elle exprimait un refus formel, absolu, mais elle était accompagnée de présents dont la richesse répondait à la puissance du monarque qui les offrait au général espagnol; la générosité de Montézuma était un calcul de sa part; il voulait que, dans son refus, Cortez ne vît pas une offense. Pilpator et Teutile commencèrent donc par faire déposer aux pieds du général espagnol ces présents, qui étaient portés par cent Indiens, et qui furent étendus sur des nattes. Ici, l'on voyait des étoffes de coton dont la finesse et l'éclat égalaient ceux des étoffes de soie ; là, des imitations d'animaux, d'arbres et d'autres objets, faites avec


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