Histoire de la découverte et de la conquête de l'Amérique

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DÉCOUVERTE DE L'AMÉRIQUE.

rir. Mais quel fut leur étonnement, lorsque, après les avoir reçus avec beaucoup de bienveillance, le général espagnol leur fit annoncer par Aquilar qu'ils étaient libres! Mais leur joie éclata en bruyants transports en r e cevant quelques bagatelles d'Europe, qui leur furent données par Cortez. Ils n'eurent rien de plus pressé que d'aller faire connaître la générosité des Espagnols à leurs compatriotes ; elle suffit pour faire succéder chez eux aux transports de fureur, aux projets de vengeance, les dispositions les plus pacifiques. Tout ce peuple, qui avait juré une guerre à mort aux hommes blancs, devint leur ami ; bientôt on vit arriver au camp des Espagnols des Indiens, qui leur apportaient des vivres; Cortez les récompensa avec magnificence. Le cacique lui-même lui envoya des ambassadeurs avec des présents ; ils étaient chargés de lui demander la paix, qu'il lui accorda avec empressement. Il se présenta bientôt après et reçut des présents qui parurent lui être très-agréables; mais, voulant donner à Cortez un témoignage éclatant de sa reconnaissance, il lui offrit vingt jeunes filles habiles à faire le pain de blé de l'Inde. Parmi ces filles, il y en avait une qui se faisait distinguer par sa b e a u t é ; fille d'un cacique indien, elle avait été enlevée encore jeune à son père, puis vendue au cacique de Tabasco ; elle fut baptisée sous le nom de Marine. Comme elle avait une rare intelligence, elle apprit en peu de temps la langue espagnole, et le général l'employa très-souvent avec succès dans ses négociations avec les Mexicains. Quelques historiens assurent que, voulant reconnaître les services qu'elle lui avait rendus, Cortez l'épousa, et qu'un fils, appelé Martin Cortez, fut le fruit de cette union.


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