Histoire de la découverte et de la conquête de l'Amérique

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DÉCOUVERTE DE L'AMÉRIQUE,

ville indienne dont la population était considérable, et autour de laquelle on remarquait des terres bien cultivées. Colomb donna à ce lieu le n o m de Porto-Bello. On n'eut qu'à se louer des dispositions des habitants de cette ville : ils s'empressèrent d'apporter aux Espagnols des vivres et du fil de coton, qu'ils échangèrent contre des clous, des aiguilles et d'autres objets de mince valeur. En s'avançant huit milles plus loin, Colomb arriva près de l'endroit où, depuis, a été bâtie la ville de Nombrede-Dios. Le mauvais temps le força de s'y arrêter pendant quelques jours, qu'il mit à profit pour faire réparer ses bâtiments, qui était en très-mauvais état. Il voulut continuer sa r o u t e ; mais, contrarié encore par le m a u vais temps, il entra dans un petit port qu'il n o m m a el lletrete, ou la Retraite. Les habitants de ce pays se montrèrent d'abord t r è s bienveillants à l'égard des Espagnols ; mais, offensés par quelques matelots imprudents, ils se soulevèrent contre ces étrangers et formèrent des projets de vengeance. Confiants dans leur grand nombre, qui se grossissait à chaque instant, ils préparèrent une attaque générale, afin de s'emparer des vaisseaux. Colomb voulait à tout prix prévenir l'effusion du sang ; il s'efforça, mais en vain, de désarmer les Indiens par des moyens de conciliation ; puis, voyant qu'il ne pouvait rien obtenir par la douceur, il eut recours aux menaces ; tout fut inutile. Alors il fît tirer un coup de canon chargé à poudre, car il croyait que le bruit suffirait pour mettre les sauvages en fuite ; mais il n'atteignit pas le but qu'il s'était proposé. Les sauvages, voyant qu'ils n'avaient pas été atteints par la foudre, s'imaginèrent qu'elle était impuissante ; leur hardiesse devint insolente, et, poussant de


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