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LA
GUYANE
FRANÇAISE.
mandait un chef appelé Camiati. Après
un
séjour
assez long dans cette tribu, munis de pirogues et de guides fournis par le chef, les deux voyageurs
s'em-
barquèrent sur le Tinaporibo, dont ils remontèrent le cours jusqu'à l'extrémité du territoire des Nourargues. Abandonnant la rivière, ils se dirigèrent à pied vers l'Inipi ou Innii, qui se jette dans le Camopi, affluent de l'Oyapock. C'est en remontant le cours du
fleuve
que les Religieux trouvèrent la tribu des Acoquas, chez lesquels ils reçurent Quelque
temps
après,
une hospitalité généreuse. ils
étaient de
retour
à
Cayenne. Cette exploration avait été entreprise d'abord pour introduire la religion catholique chez les sauvages de l'intérieur, ensuite pour chercher la salsepareille, que l'on disait abondante dans certaines parties de la forêt ; c'était du moins le motif principal ; mais il est permis de soupçonner que l'espoir de découvrir l'Eldorado n'était pas non plus étranger au voyage des deux Religieux. E n effet, arrivés chez les A c o q u a s , près du confluent du Camopi et de l'Oyapock, — où K e y m i s place la demeure du souverain d'or, — les Pères Grillet et Béchamel s'enquirent près des naturels de la situation du lac Parimé ; à toutes leurs questions, les Indiens répondirent qu'ils ne connaissaient rien de semblable, et n'en avaient jamais entendu parler. E n 1720, M . d'Orvillers, alors gouverneur, envoya une expédition
à la recherche de l'Eldorado ; elle
devait remonter le Maroni, gagner par terre le Camopi et revenir par l'Oyapock, traversant ainsi la région mystérieuse. La mission suivit l'itinéraire qu'on lui