La Guyane Française

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LA

GUYANE

FRANÇAISE.

nissait le logement, les outils, le bétail, les graines, etc. Tout marcha à souhait pendant les deux premières années ;mais, dans le cours de la troisième, ils abandonnèrent le travail auquel ils s'étaient livrés avec trop d'ardeur, et finirent par demander leur rapatriement. Sur ces entrefaites, M

Javouhey, supérieure des

m e

Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, proposa à M . de Chabrol de continuer l'œuvre commencée, avec des orphelins et des orphelines. Le gouvernement prenait à sa charge le transport

des

émigrants, fournissait

diverses allocations et prestations en nature ou en arg e n t , abandonnait à la communauté 15 hectares de terrains défrichés et les constructions en bois existant à P o r t d e la Nouvelle-Angoulême. L'administration s'engageait en outre à ne pas s'immiscer dans la gestion de l'exploitation, qui restait tout entière à la charge de M

me

Javouhey. Pendant les deux premières années,

l'établissement suivit une marche ascendante ; on demanda même un nouvel envoi d'orphelins. En 1 8 3 2 , le terme stipulé pour la fin des subventions

et des subsides étant arrivé, M

m e

Javouhey

acheta 32 nègres, et la prospérité de l'établissement alla

sans cesse

l'exploitation

grandissant ;

aujourd'hui

est des plus prospères.

Aux

encore, environs

s'élève le b o u r g de la Mana. La cessation complète de la traite, l'imminence de l'émancipation des esclaves, et l'avilissement du prix des denrées de culture, amenèrent successivement un grand état de gêne dans la colonie. La révolution de 1848, en décrétant l'abolition de l'esclavage et l'expro-


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