LA
GUYANE
FRANÇAISE.
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d'essai, pour la culture du thé ; presque tous périrent peu de temps après leur arrivée. E n 1819, M . Portai, ministre de la marine et des c o lonies, conçut le projet de donnera la culture des p r o duits dits denrées coloniales
un développement consi-
dérable. L'abolition de la traite des noirs interdisant l'introduction à la Guyane de la population esclave nécessaire à cette culture, le ministre tenta de reprendre sur de nouvelles bases l'essai de création d'un centre de population blanche. Telle est l'origine de la colonisation de la Mana. Voulant s'entourer de toutes les garanties, M . P o r tai chargea M . Catineau-Laroche, ancien gouverneur de la colonie, de préparer un
projet, pendant que
M . Laussat, gouverneur en fonction, ferait étudier une région propre à l'établissement d'une grande exploitation. L'endroit
choisi fut celui situé
au nord du
Sinnamary, et arrosé par la Mana, le Maroni, l'Iracoubo et la Courienne, entre les hauteurs et le littoral. Après bien des tergiversations
sur le nombre et le
choix des colons, on se décida à envoyer dans les deux postes de la Nouvelle-Angoulême et de Port de la Nouvelle-Angoulême, une compagnie d'ouvriers militaires, des sapeurs et des orphelins des deux sexes. Peu de temps après, il fallut rapatrier les ouvriers militaires ; mais tout était prêt pour recevoir les nouveaux colons, qui arrivèrent à Port de la
Nouvelle-
Angoulême le 5 décembre 1 8 2 4 . C'était trois familles du Jura, se composant en tout de 27 personnes ; le gouvernement les avait entièrement défrayés depuis leur village jusqu'aux bords de la Mana, et leur four-