LA
GUYANE
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FRANÇAISE.
pétuelle; ses biens, séquestrés, furent vendus au profit des colons qui avaient survécu. Chanvalon en appela : il réussit ,
sinon
à
moins à établir qu'il
prouver
son
avait été
innocence , du
victime des
événe-
ments. E n 1 7 7 6 , un nouveau jugement cassa le p r e mier ; ses biens lui furent rendus ; on lui donna une indemnité de cent mille livres , une pension
annuelle
de mille livres et la charge de commissaire général des colonies; puis, d'accusé devenant accusateur, il o b tint que Turgot fût enfermé à la Bastille sous l'inculpation d'abus de pouvoir et d'incurie. Quand ce dernier sortit de prison, le ministre vint, au n o m du roi, lui offrir une pension de douze mille livres. Turgot refusa. « Je remercie Sa Majesté, dit-il, mais je ne puis accepter une pension que vous ne m'avez pas laissé le temps de mériter. » Il finit ses jours dans une retraite obscure, et, en mourant, recommanda de ne pas laisser
à ses enfants
faire l'éloge de leur père. Ce soin
était au moins inutile. Ainsi s'éteignit le dernier écho de l'expédition de K o u r o u qui coûta la vie à treize mille hommes, et à la France plus de trente
millions.
Ceux qui l'entre-
prirent, et ceux qui furent chargés de la diriger, ont devant l'histoire une lourde responsabilité ; leur conduite
a
été
sévèrement
jugée
par
Malouet.
l'homme qui a le mieux compris et le mieux étudié les intérêts de la Guyane française. « Il paraît incroyable qu'un homme de beaucoup d'esprit
ait adopté le
projet de faire
cultiver
les
marais de la zone torride par des paysans d'Alsace et de Lorraine. Mais
l'impéritio
l'imprévoyance
dans