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LA
GUYANE
FRANÇAISE.
tard, paraît-il, car au mois d'avril le Centaure débarquait 348 individus ; en mai, les Deux-Amis, Georges, l' Amphitryon,
le Prince
la Balance et le Parham
en
amenaient 9 6 0 . Enfin, pendant le courant de l'année 1 7 6 4 , des convois successifs transportèrent en Guyane NEUF MILLE personnes !
Bientôt le désordre se mit dans l'administration : les malades mouraient faute de soins ; les vivres, gaspillés ou gâtés pendant la traversée, s'épuisaient rapidement, et ce n'est qu'avec des peines infinies que l'on arrivait à nourrir tout le monde. Chanvalon, voyant le désespoir s'emparer de ces infortunés, chercha-t-il à réagir, ou bien obéit-il à un autre mobile ? ce qui est certain, c'est que, sous prétexte de distraire et d'étourdir les colons, Chanvalon donna des fêtes, organisa des banquets ; il assistait aux mariages et leur donnait par sa présence
une
sorte de
solennité. « C'est avec la même adresse et la même insuffisance de moyens que j'ai osé faire chez moi la noce des premières personnes honnêtes qui se sont mariées dans la colonie
J e conduisis la mariée
à l'autel. Les propos, les distinctions, tout fut ployé, et je réussis : l'exemple prit
em-
Il nous reste
encore plusieurs hommes à marier. J'écris à la Martinique d'engager quelques demoiselles bien nées de ce pays-là, à passer dans celui-ci, quoiqu'elles n'aient pas de fortune, pour s'y établir (1)
» Il fit construire
un théâtre; ce n'était, à la vérité, qu'un hangar à peine couvert ; mais on reprocha à Chanvalon de consacrer à (1) Correspondance de M. de Chanvalon, lettre n° 19.