36
LA
donner son avis.
GUYANE
FRANÇAISE.
Tous les mémoires présentés
cluaient à l'introduction dans
con-
la colonie de l'élément
noir. M . d'Orvillers, fils du gouverneur de ce nom, qu'un séjour de quarante-sept ans en Guyane avait mis à même d'en connaître à fond les besoins, et dont l'opinion pouvait être considérée comme celle de la majorité des colons, insistait d'une façon toute particulière sur ce point. Est-il besoin de dire tint aucun compte de ces préoccupait fort
qu'on ne
avis ? E n haut lieu, on se
peu de la question coloniale,
on
obéissait à un tout autre ordre d'idées. Tout le monde, colons et agents, faussement renseigné, fut absolument trompé : alléchées par des promesses magnifiques, les familles partaient, croyant
n'avoir, en
arrivant,
qu'à jouir des richesses procurées par un climat prodigue. Aussi, la plupart se lancèrent-ils avec une légèreté inouïe dans cette entreprise ; et, le croirait-on ? dans cette expédition, qui pour réussir exigeait une race dure au travail, sobre, laborieuse, comme celle des puritains qui les premiers peuplèrent les solitudes de l'Amérique du Nord ,
on
engagea
quantité des soldats, des musiciens
et
en grande des c o m é -
diens ! Cependant, on concédait à M . de Choiseul et à son cousin M. de Choiseul-Praslin tous les terrains c o m pris entre le Maroni et le K o u r o u , avec droit de pêche, de chasse, de nomination d'officiers municipaux et de justice ; les propriétaires pouvaient donner aux villes et aux villages à construire, leurs noms et ceux des membres de leur famille. Ils s'obligeaient en retour à faire cultiver les terres les plus éloignées, à peupler