LA
GUYANE
FRANÇAISE.
« Il n'y a guère aujourd'hui plus de
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habitants blancs. On comptait, il y a quelques années, dans le recensement général, cent vingt-cinq Indiens esclaves, tant hommes que femmes et enfants ; quinze cents nègres travaillant et payant capitation, soixante roucouries (sic), dix-neuf
sucreries et quatre indigoteries.
« Tous les esclaves au-dessous de soixante ans et au-dessus de quatorze payent sept livres et demie pour la capitation annuelle, qu'on fait monter à six ou sept mille livres, qui est payée avec les denrées du pays. L e commerce d'aujourd'hui, dans cette colonie, roule sur beaucoup de rocou (sic), assez de sucre et peu d'indigo, de café et de cacao. La culture du café n'a été introduite qu'en 1721
Celle du cacao est plus
nouvelle encore ; cependant il y avait en 1735 des colons qui en expédiaient jusqu'à trois barriques ; mais le manque d'esclaves
arrête tous les progrès que
pourrait faire la colonie. Quelque petit que soit le c o m merce de Cayenne, les marchandises qui s'y font tous les ans sont estimées à deux cent cinquante mille livres ou cent mille écus
»
L'auteur entre ensuite dans des considérations très développées sur le tort que cause à l'agriculture le petit nombre d'esclaves, puis il ajoute : « Les terres que les Hollandais font valoir à Surinam, et dont la colonie tire toutes ses richesses, ne sont que les terres basses et inondées de mer haute. N e pourrions-nous pas ainsi, à leur exemple, dessécher et cultiver celles de Cayenne qui sont noyées » ( 1 ) ? (1) P. Barrère, Description et suivantes.
de la France équinoxiale, pages 97