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LA
GUYANE
FRANÇAISE.
l'île, et désigna Rémire pour y créer un établissement définitif. Durant
son exploration, il rencontra
pirogue montée par quatorze blancs
une
et un nombre
égal de noirs, sous le commandement d'un
Français
originaire de Gonesse. Ces hommes étaient des pirates de Fernambouc avec leurs esclaves ; ils furent faits prisonniers.
De
ce
j o u r date
l'introduction
des
premiers nègres dans la colonie. D e graves discussions ne tardèrent pas à s'élever entre les associés. Quelques-uns d'entre e u x ,
ayant
pour chef un nommé Isambert, formèrent le projet d'assassiner leurs camarades pour s'emparer de l'autorité. L e complot fut découvert : on jugea les jurés, et Isambert, condamné à mort,
con-
fut exécuté le
25 décembre 1652. Cet exemple ne ramena pas le calme, et les discussions continuèrent
; de
Vertau-
mont, compromis dans l'affaire Isambert, mais ménagé à cause de son commandement et des forces
dont
il
disposait, s'enfuit et réussit à gagner Surinam. L e s Galibis, tribu indienne
occupant une portion
de l'île de Cayenne, avec lesquels les douze seigneurs avaient eu plusieurs querelles, profitèrent du désarroi complet où se trouvait l'établissement pour l'attaquer; la plupart des malheureux colons furent égorgés. Ceux qui avaient pu échapper à la mort furent recueillis le 27 décembre 1653 par deux navires qui les transportèrent aux Antilles ; peu d'entre eux, cependant, revirent leur patrie; ils succombèrent presque tous aux suites des fatigues endurées et des maladies contractées à Cayenne. Dans leur fuite précipitée, les
associés
abandonnaient pour plus de vingt mille livres d'armes,