La Guyane Française

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LA

GUYANE

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FRANÇAISE.

ils furent fort étonnés d'apercevoir un fort

recons-

truit, sur lequel flottait le drapeau blanc. Les nouveaux arrivants firent au commandant de la

compa-

gnie de Rouen sommation de se rendre ;

celui-ci,

nommé de Navarre, n'ayant à sa disposition que soixante hommes, ne crut pas devoir tenter une résistance inutile ; il capitula, consacrant ainsi l'autorité de la Compagnie des Douze Seigneurs. L e débarquement commença aussitôt, et l'on se mit à construire tant bien que mal quelques maisons. Mais l'expédition ne comptait que fort peu d'ouvriers, et la plupart des colons durent rester sans abris ; elle n'avait pas non plus de cultivateurs : aussi ne put-on songer à défricher et à cultiver les terres environnantes. Tous les bras étaient,d'ailleurs, employés à l'édification d'un fort en pierre, M. de Vertaumont, nommé commandant militaire, ayant déclaré que sa dignité ne lui permettait pas d'exercer son pouvoir sur des fortifications

de bois. Bientôt les vivres manquèrent ; on

n'eut pas même la ressource de se nourrir de poisson ; car, dans leur

incroyable imprévoyance, les chefs

avaient oublié de se munir d'engins de pêche ! A c c a blés de fatigues, affaiblis par les privations et la misère, les nouveaux colons devinrent bientôt fièvres pernicieuses

ou d'autres

la proie de

maladies mortelles,

« Il semble, dit Biet dans son récit, que l'on n'avait embarqué tout ce

peuple que pour l'amener

dans

ce pays et l'y faire périr ( 1 ) . » Cependant, un des associés, M.

Duplessis, visita

( 1 ) Biet, cité par Nouvion, dans ses extraits, chap.IX.

p. 42 livre I I I ,


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