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LA
GUYANE
FRANÇAISE.
d'écrire que faire de Cayenne le centre de la transportation, c'était trouver un moyen honnête de se débarrasser des condamnés. E n décidant la création des pénitenciers coloniaux, le gouvernement obéissait à deux motifs: remplacer par des transportés
les bras que l'émancipation des esclaves
venait d'enlever à nos colonies; et diminuer les charges du budget, tout en améliorant le sort
des forçats,
ce Six mille condamnés renfermés dans nos bagnes de, Toulon, de Brest et de Rochefort, grèvent notre budget d'une charge énorme, se dépravent de plus en plus et menacent incessamment la société ; il a semblé possible de rendre la peine des travaux forcés plus efficace, plus moralisatrice,
moins dispendieuse, et en
même temps plus humaine, en l'utilisant aux progrès de la colonisation française ( 1 ) .
»
L e rapport déposé par la commission nommée pour étudier le projet de loi concluait, ainsi que nous l'avons v u , au choix de la Guyane, désignait les îles du Salut comme port d'arrivée et indiquait les quartiers où devaient être créés des établissements : «
Deux
points principaux ont fixé mon attention, disait
le
ministre : 1° la zone connue sous le nom de quartier de Macouria; 2° la région de la montagne d'Argent ( 2 ) . » Pendant que l'on élaborait le texte de la loi fixant le mode de transportation, les règlements relatifs régime alimentaire,
au
au couchage, au vêtement des
condamnés, qui ne devaient plus porter « la livrée de
(1) Message du Président de la République à l'Assemblée. 12 novembre 1850. (2) Rapport du 20 février 1852
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