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LA
GUYANE
FRANÇAISE.
remontant sur le bord, laisse
choir au fond
une
provision d'oeufs à coquilles molles ; chaque tortue en dépose quarante au moins, soixante au plus. Puis, les pieds de derrière renouvellent la besogne de ceux de devant, et l'excavation est bientôt comblée. Les tortues reprennent alors le chemin de la rivière. Avant de quitter les bords vaseux du littoral, citons « La création n'offre rien de plus
l'araignée-crabe. repoussant bête
et de plus
hideux que
cette horrible
Son corps est composé de deux parties dis-
tinctes, également cou vertes de poils, d'où partent cinq paires de pattes à quatre articulations. L e tout est velu, noirâtre, semblable à une réunion de chenilles. Chaque jambe est armée d'une griffe jaune et crochue. De la tête sortent deux pinces recourbées en dedans comme celles d'un crabe et qui lui servent à déchirer sa proie. La toile que tend cette monstrueuse araignée est étroite, mais forte ; elle peut y prendre les plus gros insectes. E n dehors de la douleur locale, sa morsure cause la fièvre et amène une partie des accidents produits par la dent des reptiles. L e seul contact de ses poils occasionne à la peau une brûlure pareille à celle de l'ortie. J'ai vu une araignée crabe qui, les pattes étendues, mesurait près de huit
pouces
de
diamètre ( 1 ) . » Jamais pays ne fut peuplé de plus d'insectes que la Guyane : le fulgore porte-croix, le fulgore porte-lanterne, le charançon bleu pointé de noir, l'arlequin, dont le nom
indique
(1) Bouyer, déjà cité.
l'habit, la mouche-élephant.