La Guyane Française

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LA

GUYANE

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FRANÇAISE.

arbre tombé en travers du ruisseau, font courir

au

prospecteur des dangers sérieux. Le seul instrument qu'emporte le chercheur est une battée. La battée est une sorte de plat rond, évasé, et que nous ne pouvons mieux comparer qu'à la calotte d'un saracco : elle est large de trente-cinq

à quarante cen-

timètres et profonde de trois ou quatre.

On se sert,

pour la fabrication de cet appareil, des côtes ou arcabas de certains arbres

légers,

aux tissus

fibreux

comme le bois pagaye, formant une planche large et droite de quelques centimètres d'épaisseur. On d é coupe dans l'arcabas une circonférence

de quarante

à quarante-cinq centimètres de diamètre; on la creuse d'abord à la hache, puis au couteau; l'intérieur est ensuite poli avec un morceau de verre. Afin de faciliter le débourbage, le lavage et la concentration des parcelles d'or

au fond de la battée, on donne au

creux de sa paroi interne, non pas une forme droite, mais la courbe d'une demi-parabole. L e

maniement

de la battée exige, pour donner d'utiles indications, une grande habileté et un soin méticuleux. Arrivé sur un terrain qu'il croit contenir de l'or, le prospecteur remplit

sa battée de terre prise au

hasard à la surface de la couche. Il transporte la battée dans le cours d'eau le plus voisin, en ayant soir, de se placer là où le courant est le moins fort.

Le

prospecteur plonge la battée dans l'eau, et la soutient d'une main, tandis que l'autre remue la terre, à la surface d'abord, puis peu à peu plus profondément, de manière à ce que l'eau n'entraîne que la terre par-


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