LA
GUYANE
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FRANÇAISE.
quand on vient de le travailler, prend aux rayons du soleil une couleur violette très franche ; le
moutou-
chy, veiné de violet pâle, de brun et de blanc ; le nacoco, noir, niais non aussi beau que l'ébène,
paoffre
quelque analogie avec le palissandre, etc. Les forêts de la Guyane possèdent, on le voit, une infinie variété d'essences ; étudions leur exploitation. Autrefois, on se contentait d'abattre les arbres à la hache : une fois à terre, on les émondait, puis on les traînait jusqu'au point
de
flottage
ou
d'embarque-
ment. Aujourd'hui , grâce
aux
nombreuses
machines
récemment inventées, le travail présente moins de difficultés. Les arbres désignés par le chef de chantier sont coupés au pied à la hache ou à la
scie Ramson,
mue par la vapeur ; en tombant, les grands arbres entraînent les petits dans leur chute ; ils sont
ébran-
chés à la hache et tronçonnés à la scie à vapeur en billes de 4 à 15 mètres sur des wagonnets,
de long. Ces billes chargées
à voie ferrée Decauville, sont
transportées au bord de l'eau et arrimées sur des chalands qui les conduisent à bord des navires. Trois causes rendent l'exploitation des forêts difficile et onéreuse : le recrutement de la main-d'œuvre, les époques d'abatage, enfin le transport des bois de l'abatis au lieu d'embarquement. L e recrutement du personnel d'une exploitation forestière ne peut se faire au hasard : tous les hommes ne sont pas aptes à exercer le pénible métier de bûcheron dans l'atmosphère humide de la forêt, sous
des
pluies continuelles ; les noirs et les Indiens indigènes