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LA G U Y A N E
FRANÇAISE.
tent vainqueurs, comme un brevet de virilité. Il en est de même des jeunes hommes à la veille de prendre femme,
et des piayes pendant leur noviciat. Ces
épreuves, quoique moins dures que celles imposées dans certaines tribus de l'Amérique du N o r d , leur ressem-
Coiffure
de Roucouyenne.
blent néanmoins ; si elles sont moins atroces, on peut affirmer que les Roucouyennes,
si jeunes soient-ils,
supportent la douleur avec le même stoïcisme qu'un Sioux ou un Pieds-Noirs ( 1 ) . Le supplice des Guyanais consiste à exposer tout
( 1 ) Les Indiens Mandaws. tribu habitant la rive gauche du Missouri à 6 0 0 lieues de
Saint-Louis, et quelques
Far-West, imposent aux jeunes hommes un
autres nations du supplice épouvan-
table. On pratique, sur les épaules ou sur la poitrine du patient, des incisions sous-cutanées ; on passe dans
les plaies un petit
bâtonnet ; une corde y est attachée, et la victime est enlevée de terre à une hauteur de 4 ou 5 pieds.
Afin d'augmenter la dou-
leur, on suspend à d'au;res chevilles traversant les jambes les armes
du guerrier, et quelquefois même
bras et les une tête de
bison ; puis le tortionnaire imprime au pendu un mouvement de rotation aussi rapide que possible. Cela dure 15 à 20 minutes.