LA
GUYANE
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FRANÇAISE.
Nous allons maintenant décrire les coutumes particulières à chacune de ces tribus. Nous
commence-
rons par les Roucouyennes. Ainsi que nous l'avons vu plus
haut, le
nom de
Roucouyennes vient de la teinture de roucou dont ces Indiens se couvrent des pieds à la tête. Ils mélangent le fruit de cette plante à une huile qui lui donne une grande fixité. Ils obtiennent cette huile en faisant bouillir les amandes produites par un arbre capara
(famille
nommé
des méliacées). C'est un des
plus
grands arbres de la Guyane ; son tronc atteint de vingt à trente mètres de hauteur sur un mètre cinquante de diamètre ; son écorce est épaisse et grisâtre.
Le
fruit est une capsule qui s'ouvre en quatre valves ; il est rempli d'amandes serrées, irrégulières, anguleuses et polygonales, blanches à l'intérieur, de consistance ferme et solide. Les Indiens font bouillir ces amandes dans l'eau, puis les mettent en tas pendant quelques jours ; ils les dépouillent ensuite de leur pulpe, les écrasent sur des pierres et en font une pâte qu'ils rangent sur les faces d'une dalle creusée en gouttière, un peu inclinée et exposée à l'ardeur du soleil. C'est à sa vertu particulière que les Indiens attribuent de pouvoir se préserver de la piqûre des chiques et
des
insectes. Les jours de fêtes, et pour les cérémonies, ils ajoutent à la peinture rouge une série d'arabesques noires d'un dessin fort original ; ils obtiennent cette couleur au moyen du genipa, Ils attachent à ces ornementations une importance toute particulière, et ne manquent pas, quand ils voyagent, d'emporter les ingré-