La Guyane Française

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LA GUYANE FRANÇAISE.

chacun des questions

auxquelles il répond en s'incli-

nant à droite, à gauche, en avant, en arrière. Tous les matins, un vieillard, dont la voix n'est pas moins désagréable que celle du singe rouge, pleure en chantant jusqu'à ce que le roi des forêts vienne s'associer à la douleur de la nation. « Les

cadavres sont inhumés en état de putréfac-

tion avancée ( 1 ) . » Chacune des différentes

tribus

noires de la région du Maroni est gouvernée par un chef qui porte le nom de Grand-Man ; son est

héréditaire ; m a i s ,

comme

le

droit

pouvoir d'aînesse

n'existe pas, le chef de son vivant désigne celui de ses fils qui doit lui succéder, ou même un parent éloigné. Anato, le Grand-Man actuel des Bonis, a désigné pour son successeur son neveu B a y o . Il réside à Cotica. Le

Grand-Man

détient

d'une

façon

absolue le

pouvoir exécutif ; aidé d'un Conseil choisi parmi

les

notables de la tribu, il traite les affaires, connaît des différends entre les personnes et j u g e les criminels en leur faisant subir une épreuve consistant dans l'absorption d'un breuvage empoisonné. L e docteur Crevaux assure que la plante d'où il est extrait n'est pas t o x i que, et que les innocents ne sont nullement modés par cette boisson. «

incom-

N e sont-ils pas convain-

cus, dit ce voyageur, qu'il est sans action sur ceux qui n'ont pas commis de crime (2) ? » Les assassins sont condamnés à être brûlés vifs sur la place publique. (1) Docteur J. Crevaux,déjà cité, p. 30 et suivantes. (2) Le même, p. 30 et suiv.


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