LA
GUYANE
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FRANÇAISE.
pointues, semblables à de petites cornes qui hérissent leur tête. Comme ornements, ils portent au cou de nombreux
colliers,
et aux chevilles, au-dessus du
mollet et aux poignets de lourds anneaux de métal. Fort peu de ces noirs sont tatoués ; quelques femmes seulement ont une rosace autour de l'ombilic ; encore ce n'est pas un véritable tatouage ; le compose
cet ornement n'est pas
dessin
pratiqué
qui
dans la
peau au moyen d'une piqûre lavée avec une teinture quelconque, il se compose plutôt d'une série d'excroissances de chair ayant assez l'aspect d'une graine de lin. Cette sorte de tatouage s'obtient en pratiquant de petites incisions fréquemment répétées pour rendre les cicatrices plus saillantes. Il est à remarquer que, chez les nègres, les plaies n'attaquant que le derme produisent une cicatrice noire, tandis que lorsqu'elles pénètrent plus profondément, elles sont
absolument
blanches après la guérison. P o u r éviter cet inconvénient, les Bonis, poudrent
la plaie
Les Bonis
au moment de l'incision, sauavec
du charbon
pilé très fin.
habitent des carbets, sortes de
huttes
carrées, couvertes avec des feuilles de waille ou
de
macoupi ; quelques-unes sont ouvertes à tous les vents, d'autres sont closes, et l'on n'y pénètre que par une ouverture basse et étroite. Dans le village, les carbets sont disposés en circonférence autour d'une place qui sert de lieu de délibération aux anciens de la tribu. Afin d'éviter la présence des insectes et des reptiles, le sol de la place est toujours parfaitement balayé ; le plus petit brin d'herbe est soigneusement arraché. Grands amateurs de pêche, les Bonis sont
d'excell