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LA G U Y A N E
Pourchassés
FRANÇAISE.
par les Hollandais, traqués par les
Français, les Bonis se
rapprochèrent
des Indiens
Oyacoulets qu'ils rencontrèrent en remontant l'Itany. Encouragés
par la
réception
que
leur
fit
cette
tribu, les proscrits croyaient avoir enfin trouvé nation amie ; mais
cet accueil
qu'une feinte. Tous ceux des
bienveillant
une
n'était
Bonis qui avaient été
reçus chez les Oyacoulets furent égorgés. Il y a une vingtaine d'années, les Bonis firent une seconde tentative pour
entrer en
relations avec les
Français de la G u y a n e . Suivant le cours de
l'Innii,
ils gagnèrent l ' A p p r o u a g u e , qu'ils redescendirent j u s qu'à son embouchure. Ils furent reçus par M . Couy, qui les mena à Cayenne et les présenta au gouverneur. Depuis lors, les Hollandais et les Français ont cherché à s'attacher les noirs de l'intérieur, mais ils ont à lutter contre une défiance bien naturelle. Livrés à eux-mêmes, ces nègres n'ont
pas tardé à
revenir à l'état sauvage et à reprendre leurs anciennes coutumes, en y joignant quelques-unes de celles que pratiquent
les nations
qu'ils
fréquentent.
D e leur
long séjour chez les blancs, ils ont rapporté aussi des croyances, défigurées,
il est vrai, par la tradition,
mais dont on reconnaît facilement l'origine. Physiquement, ils sont grands, vigoureux et bien faits ;
en revenant à la vie primitive, ils n'ont pas
tardé à supprimer toutes les parties inutiles du vêtement dont leurs maîtres les avaient affublés, et à réduire leur costume à sa plus simple expression. H o m m e s et femmes ont les cheveux courts ; ils les réunissent en une foule de petites
mèches droites et