LA
GUYANE
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FRANÇAISE.
mains pour leur souhaiter la bienvenue, quand il reçut une balle de fer qui lui traversa la poitrine.
Atopa,
le fils du malheureux chef, suivi de nombreux amis, s'élança immédiatement à la poursuite des assassins; il ne put rejoindre les Y o u c a s ; mais, se dirigeant sur leur village, il surprit
quelques-uns
des
chefs
et
les
massacra. A p r è s plusieurs combats dont le résultat fut t o u jours incertain, les Youcas livrèrent aux Hollandais la tête d'un Boni dont le cadavre avait été habilement substitué à celui du chef par ses
fidèles.
L e Grand-Man des Youcas reçut du gouvernement de Surinam, en récompense de ses services, une rente viagère pour lui et ses successeurs, un hausse-col et une canne de tambour-major. Ainsi se termina cette guerre
acharnée entre la
Hollande et ses esclaves évadés. La colonie,
outre
les dégâts matériels, y perdit bon nombre de soldats blancs, et une certaine quantité de soldats noirs qui s'enfuirent dans les forêts ; ces déserteurs formèrent la tribu des Poligoudoux. Les Bonis, voyant leurs communications
coupées
avec le bas Maroni, essayèrent d'entrer en relations avec les Indiens
de
l'intérieur.
Ils
s'adressèrent
d'abord aux Oyampis ; après avoir été reçus amicalement par cette tribu, ils furent lâchement attaqués et perdirent plusieurs hommes. Ils se tournèrent alors vers les colons français et se dirigèrent sur l'île Casfesoca ; nous avons vu c o m ment, malgré la parole du chef du poste, ces noirs furent massacrés sans motif.