Bulletin de la société de Géographie. Tome XII

Page 66

468

DIX A N S

DE

GUYANE.

nord et l'autre du nord au sud, l'Inipi méridional et l'Inipi septentrional. Cette rivière, ainsi que le bas Camopi, a été longtemps exploitée par les chercheurs d'or qui, toutefois, n'y ont jamais trouvé d'alluvions bien riches. L'Inipi était autrefois, pour les Emérillons de l'Approuague, le grand chemin de l'Oyapock. De nombreux villages y furent établis, dont il ne reste plus aujourd'hui aucun vestige. La Motoura est une rivière sans courant; elle est peu profonde. L'été elle est presque à sec; ce ne sont que bancs de roches et plages de sable. Une forte pirogue, au c œ u r de l'été, ne pourrait même pas la remonter une heure : l'eau manquerait. La rivière est complètement déserte, les derniers habitants sont morts il y a une trentaine d'années. C'étaient les gens d'un vieux chef oyampi nommé Tamoucarou. Nous avons mis vingt-cinq heures cinquante minutes pour monter la Motoura et neuf heures quarante-cinq pour la descendre, défalcation faite de tout temps perdu à déjeuner, chasser ou autrement. Les sources peuvent se trouver à une trentaine de kilomètres du point où cesse la navigabilité, dans la direction du sud. La Motoura coule en pays très plat, traversant fréquemment des marécages. Aucune colline sur son cours, seulement deux ou trois petits monticules de 10 à 20 mètres d'élévation. La Motoura n'a que sept petits sauts, faciles, dont le plus fort présente à peine 1 mètre de chute. Les rapides, nombreux mais très faibles, ne sont nullement dangereux. Les affluents sont peu importants, sauf l'Apamari, grand affluent de droite. En 1787, Leblond fit le levé de la partie inférieure du cours de la Motoura, qui s'appelait alors Samacou. L'Eureupoucigne est une crique à peu près de l'importance du Yingaray. D'après ce que les anciens Oyampis de


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.