Bulletin de la société de Géographie

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VOYAGE EN GUYANE,

1877.

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espèce qui viennent partager tous ensemble les bienfaits de la nature. Ces forêts immenses, qui contiennent beaucoup de bois précieux pour l'ébénisterie, ne manqueront pas d'être exploitées plus tard, mais actuellement il ne faut pas y songer, parce que tous les bras sont occupés par l'exploitation aurifère. Les nègres Bonis et Youcas sont les seuls indigènes qui fassent le trafic des bois d'ébénisterie et de construction, qu'ils abattent eux-mêmes et conduisent en radeaux dans le bas du fleuve Maroni. Il est à remarquer que c'est à la Guyane hollandaise que ces nègres apportent tous leurs produits. Cette préférence pour la colonie hollandaise n'a d'autre cause qu'une particularité géographique qui facilite singulièrement les communications avec Surinam. La crique Ana faisant communiquer le Maron avec la rivière de Cotica, on a l'avantage d'aller de ce fleuve à Surinam sans prendre la mer. Au contraire, pour se rendre à Cayenne, il faut vingt-quatre heures de traversée par un bateau à vapeur. Notes sur différentes essences de bois des Guyanes. — Acajou (Cedreia Guyanensis), commun sur le bord des rivières Aoua, Itany et Tapanahoni. Les nègres Bonis et Youcas conduisent des flottes de ce bois à l'établissement Kœppler et à Surinam, en passant parla crique Ana, qui fait communiquer le fleuve Maroni avec la rivière de Surinam. Arbre très-gros soutenu par des arcanas qui donnent un bois plus estimé que celui qui provient du tronc. Les fourcas, c'est-à-dire les points de bifurcation, sont également plus estimés. Angélique (Dicorenio paraensis — légumineuse). Trèscommun dans les Guyanes. Une incision sur le tronc fait sortir un suc gélatineux ; sert à faire des bordages et des madriers pour les ponts et chantiers. Difficile à scier, fibres


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