Bulletin de la société de Géographie. Tome XIV

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VOYAGE AU GOURÂRA ET A L'AOUGUEROÛT.

Ce trèfle est d'une venue admirable. On le fauche tous les vingt jours. Enfin, malgré les achats, on se rend de temps en temps dans les lieux où poussent le derîn et le dhomrân pour y chercher de ces herbes. Les Terâfi vont chercher du derîn dans les parages situés entre le Tîmmi et Bouda. Les Hamiân en trouvent près de Tesâbit. Achat et mesurage des dattes. — Les achats de dattes se font le plus souvent contre argent, c'est-à-dire que l'évaluation du prix est généralement fixée en numéraire. Il en est de même de la vente des moutons, laines, beurre, grains, kouskoussou que les caravanes ont apportés. Le payement est toujours effectué par des échanges, il est vrai, mais le prix des matières d'échange a été évalué en valeur m o n é taire. Les laines et moutons se vendent à la toison, les grains à la gueça'a ou à la zegguenîya, les dattes se vendent à la charge (hamel) ou à la gueça'a. La charge de dattes, el-hamel, est une mesure qui donne à peu près le chargement d'un chameau de moyenne taille. La charge et la gueça'a ne sont pas identiques dans toutes les oasis. Nous donnerons ici la valeur de la charge dans les groupes offrant des types différents. On distingue la charge de Tîmmi, celle de Bouda et Tesâbit, celle de Timimoun, Tamentît et Zouâ. La charge de Tîmmi, celle qui est le plus en usage, comprend six gueça'a. La gueça'a est une mesure fictive, en ce sens qu'il n'y a pas de vases de sa capacité employésau mesurage. La gueça'a se compose de 12 zegguen (espèce de boisseau) ; chaque sur chaque dattier la moitié des régimes femelles en fleur, afin d'avoir ainsi tous les ans u n e récolte. Sans cette précaution, il arriverait, comme dans nos oasis, que les dattiers ne produiraient que tous les deux ans. (H. D.)


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