Bulletin de la société de Géographie. Tome XIV

Page 60

48

APERÇU GÉNÉRAL DES TUMUC-HUMAC.

Pour ce qui est de l'évolution de leur nombre, le seul document scientifique que nous puissions réellement consulter avec profit est celui que nous rapporte Leblond, en 1787, de son voyage à l'Araoua. L'éminent voyageur nous apprend que les Roucouyennes avaient alors 32 villages. Il ajoute que leurs chefs lui ont affirmé que le nombre de leurs « flécheurs » ou hommes faits, atteignait 600. Ce qui suppose, dit Leblond, une population de 4,000 âmes. Aujourd'hui nous voyons encore 35 villages pour toute la tribu. Mais on ne trouverait assurément pas une moyenne de plus de 10 flécheurs par village et ce chiffre de 10 flécheurs ne comporte point une population totale supérieure à 40 ou 45 individus. Cette proportion entre le nombre des flécheurs et le chiffre de la population totale n'a pas dû changer. S'il en est ainsi les 600 flécheurs de Leblond, en 1787, ne donnaient guère qu'un total de 2,500 personnes pour toute la population roucouyenne. Cette tribu aurait donc diminué en nombre depuis un siècle puisqu'aujourd'hui elle ne compte certainement pas plus de 1,500 personnes. Les Oyampis disparaissent d'une façon plus rapide encore. Venus, à la fin du siècle passé, des bords de l'Amazone où les Portugais voulaient leur imposer la réduction en villages, les Oyampis s'établirent d'abord dans le massif des sources de l'Oyapock. Ils passèrent bientôt la chaîne tout en soutenant une longue guerre contre les Roucouyennes. En 1824, l'ingénieur Bodin qui visita leurs villages du haut Oyapock, évalue leur nombre à 6,000. Déjà, en 1819, Thébault de la Monderie qui visita, dans les hauts de l'Eureupoucigne, le village de leur capitaine général ou cacique Ouaninika, évalue à 1,200 habitants la population de ce village. Mais bientôt la décadence commence. En 1831, de Bauve


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.