352 Lettre de M, Godin des
Odonais,
ces rivières font garnis d'un bois fourré d'herbes, de lianes & d'arbuites, où l'on ne peut fe faire jour que la ferpe à la main, en perdant beaucoup de temps. Ils retournent à leur carbet, prennent les vivres qu'ils y avoient laiffés, & fe mettent en route à pied. Ils s'apperçoivent, en fuivant le bord de la riviere, que fes finuofités allongent beaucoup leur chemin; ils entrent dans le bois pour les éviter, & peu de jours après ils s'y perdent. Fatigués de tant de marches dans l'âpreté d'un bois fi incommode pour ceux mêmes qui y font faits, bleffés aux pieds par les ronces & les épines, leurs vivres finis, preffés par la foif, ils n'avoient d'autres reffources que quelques graines, fruits fauvages, & choux palmiftes. Enfin, épuifés par la faim, l'altétion, la laffitude, les forces leur manquent, ils fuccombent, il s'affeyent, & ne peuvent plus fe relever. Là ils attendent