à M. de la Condamine.
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Il ne reftoit dans le village que deux Indiens échappés à la contag i o n ; ils étoient fans canot. Ils promirent de lui en faire u n , & de la conduire à la Million d'Andoas, environ douze journées plus bas en descendant la riviere de Bobonaza, diftance qu'on peut eftimer de cent quarante à cent cinquante lieues; elle les paya d'avance; le canot achevé, ils partent tous de Canélos; ils naviguent deux jours; on s'arrête pour paffer la nuit. Le lendemain matin, les deux Indiens avoient difparu; la troupe infortunée fe rembarque fans g u i d e , & la premiere journée fe paffe fans accident. Le lendemain , fur le m i d i , ils rencontrent un canot arrêté dans un petit port voifin d'un carbet (a); (a) C'eft le nom que l'on donne dans nos C o l o nies des iftes & en Canada aux feuillées qui fervent d'habitations aux fauvages, & d'abri aux v o y a geurs;
les Efpagnols leur donnent le nom de Ranche.