190 Janvier 1744.
Voyage de la Riviere.
la largeur du c a n a l ; cette lame avance avec une rapidité prodigieufe, brife & rafe en courant tout ce qui lui réfifte. J'ai vu en quelques e n d r o i t s , un grand terrein emporté par la Pororaco, de très-gros arbres d é r a c i n é s , des ravages de toutes fortes. Par-tout où elle p a i f e , le rivage eft net, comme s'il eût été balayé avec foin. Les c a n o t s , les p i r o g u e s , les barques même n'ont d'autre moyen de fe garantir de la fureur de cette Barre, (c'eft le nom François qu'on lui donne à Cayenne,) qu'en mouillant dans un endroit où il y ait beaucoup de fond. Je n'entrerai pas ici dans un plus grand détail du fait, ni de fon explication. Je ne ferai qu'en indiquer les caufes, en difant qu'après l'avoir examiné avec attention en divers endroits, j'ai toujours remarque que cela n'arrivoit que lorfque le Flot montant & engagé dans un canal étroit, rencontroit en fon chemin un banc de