Les colonies et la politique coloniale de la France

Page 233

L'ART DE COLONISER.

477

une nombreuse postérité, fut toujours l'ambition des hommes bénis de Dieu. Au dix-septième siècle, Vauban a écrit : « Y a-t-il quelque chose dans le monde de plus utile, de plus glorieux et de plus digne d'un grand roi que de donner commencement à de grandes monarchies, et de les enfanter pour ainsi dire, et mettre en demeure de s'accroître et de s'agrandir, en fort peu de temps, de leur propre vie, jusqu'au point d'égaler, voire de surpasser un jour les vieux royaumes? Qui peut entreprendre quelque chose de plus grand, de plus noble et de plus utile? N'est-ce pas par ce moyen, plus que par tous autres, qu'on peut, avec toute la justice possible, s'agrandir et s'accroître? Peut-on faire des acquisitions plus légitimes, et imaginer un moyen plus glorieux et plus sûr en même temps, pour perpétuer la mémoire du plus grand roi du monde, jusqu'à la consommation des siècles ?... « Il est donc certain qu'il n'y a point d'entreprise plus glorieuse, plus juste et de moindre dépense, et qui soit plus digne d'un grand roi, et qui, par la suite, puisse être plus utile à ses descendants, que l'accroissement de ces colonies (1). » A la fin comme au début de ce livre, nous aimons à placer nos vues coloniales sous le patronage d'un des plus grands esprits et des plus nobles caractères qui aient honoré notre patrie. (1) Tome IV des Oisivetés de Vauban, édition Corréard. Le mémoire était rédigé particulièrement en vue du Canada, dont l'illustre maréchal appréciait la valeur et les conditions de succès avec une admirable pénétration.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.