Les colonies et la politique coloniale de la France

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MADAGASCAR.

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« La politique chrétienne apportera à Madagascar la vie religieuse et industrielle, mais non pas à la pointe de l'épée. « Pour tout sauver, tout consoler, tout vivifier sur cette grande, riche et admirable terre, si désolée, il faut que tout colonisateur entende au fond de son cœur ces deux mots que le Christ sauveur dit au prince des apôtres, à l'unique Pasteur de ses agneaux Remitte gladium ! toile crucem ! « Fais rentrer l'épée au fourreau, et élève la croix, pour la plus grande gloire de Dieu et le bonheur de l'humanité (1) ! » D.

Réponse de M. Jules

LAVERDANT.

Duval.

« Mon cher Laverdant, « Vous avez élevé la question de Madagascar à une hauteur de principes et de sentiments où j'essayerai de vous suivre, en vous priant de me suivre à votre tour sur le terrain de la réalité, au-dessus duquel vous avez plané d'une aile un peu trop légère. « Vous distinguez trois politiques colonisatrices : la païenne, la judaïque, la chrétienne; la première ayant pour mobile l'amour de soi et de la patrie; la seconde ayant pour mobile l'amour de Dieu, l'intérét de race, le profit individuel; la troisième ne s'inspirant que de l'amour de Dieu et du prochain. Comme voies et moyens, les deux premières emploient volontiers l'épée d'abord, puis le commerce, la science, l'industrie; la troisième seule répudie la force armée : tout par l'amour et la foi, dont la croix est le symbole, c'est la bonne politique, la seule légitime, d'après vous. (1) Cette lettre a paru dans le n° 40 de l'Économiste français, 25 août 1863, tome I I , page 296 et suivantes.

numéro du


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