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LES
COLONIES
DE
LA
FRANCE.
préoccupation jalouse des intérêts de la race et la soif des pro fits individuels. « La troisième politique, la politique chrétienne, s inspire du double amour de Dieu et du prochain, c'est-à-dire de l'humanité tout entière, y compris nos ennemis. « Chacune de ces politiques a son système différent de voies et moyens. « La politique païenne a pour instruments de colonisation l'épée d'abord, et puis le commerce, l'industrie, la science et l'art. « La politique judaïque, aux mains d'une nation organisée et forte, se fait place l'épée à la main, y ajoute au besoin le feu du ciel, et puis, avec la propagande religieuse et le négoce; elle fait avancer tous les moyens de la bonne nature, arts, sciences, industries. « La politique chrétienne répudie la force armée. Elle dit : « La croix d'abord, et, à l'ombre de la croix, libre et harmonique développement des forces de la bonne nature ! » « Celle politique, purement évangélique, devrait être la seule pratiquée par la chrétienté, par l'Europe chrétienne, par les princes très-chrétiens, très-catholiques, apostoliques, et surtout par la France, fille aînée de l'Eglise, par le Français qui se croit, plus qu'un autre, l'homme d'affaires de Dieu : gesta Dei per Francos ! Il n'en est rien malheureusement ; et toutes les nations de l'Europe, en fait de colonisation, judaïsent, quand elles ne se bornent pas à paganiser. « La politique chrétienne est la seule qui corresponde, comme je crois, à la devise qu'avait adoptée le nouvel, et large, et pacifique organe de l'économie sociale et universelle. « II est bien entendu que du mélange de ces trois systèmes résultent diverses variétés de politique colonisatrice, et que, dans un même système, il y a une série de nuances. Par exemple, j'ai connu, à Madagascar, tel traitant qui, ayant absolument perdu de vue Dieu et l'humanité, ne tenait même plus