Les colonies et la politique coloniale de la France

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LE SÉNÉGAL.

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l'exposition universelle de 1855, montrent que l'aptitude industrielle existe dans les races indigènes : l'instruction technique et professionnelle leur fait seule défaut. Les écoles dont nous parlons seront des pépinières de voyageurs et d'explorateurs qui pénétreront dans l'intérieur de l'Afrique, délégués intelligents de notre politique et de notre civilisation. Les élèves dont la capacité exceptionnelle méritera des encouragements particuliers pourront être envoyés en France pour un petit nombre d'années, dans le Midi particulièrement, et mieux encore à Alger, où ils recevront un complément d'éducation supérieure, ainsi qu'on l'a tenté pour la première fois dans le courant de l'année 1858. Ces jeunes gens d'élite de viendront les anneaux d'alliance entre la colonie et la métropole. Nous avons jusqu'à présent concentré nos regards sur SaintLouis, premier et longtemps unique foyer de l'initiation européenne ; mais les centres naissants distribués le long du Sénégal ont à leur tour des besoins pareils. Dakana, village de plus de 1,500 âmes, sur les limites du Oualo et du Fouta, a reçu une école primaire où l'éducation sera obligatoire pour les enfants indigènes. A Podor et à Bakel surtout, qui compte aujourd'hui 2,500 âmes, on doit établir prochainement une église. Quant aux simples villages, la plupart possèdent des écoles musulmanes, dirigées par des marabouts, l'islamisme se montrant, à rencontre des préjugés régnants, très-soucieux de l'instruction primaire. § 6.

RICHESSES NATURELLES

DE

LA COLONIE.

COMMERCE. — COLONISATION.

Dans la longue période qui s'écoula depuis le milieu du xiv siècle, époque où les marins de Dieppe abordèrent pour la première fois sur la côte occidentale de l'Afrique, jusqu'au commencement du xvii siècle, le commerce des comptoirs e

e

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